Faut-il préparer son CV et sa lettre de motivation en français ou en anglais ?

La volonté d’être embauché et, dans le même temps, la peur de rater face à une compétition acharnée, c’est de tout cela qu’il est question dans un processus d’embauche…

Mais avant de briller en entretien, une question épineuse se pose à vous : au Canada, dans quelle langue faut-il envoyer son CV et sa lettre de motivation ? En anglais ? En français ? Ou dans les 2 ?

La question se pose en effet, car les deux langues sont parlées au pays de l’érable et il n’est pas rare qu’un dossier d’embauche arrive sur le bureau d’un anglophone, pour mieux être déposé ensuite sur le bureau d’un francophone… Alors, que faire ?

La langue est clairement spécifiée dans l’annonce

Si la langue de réponse est clairement spécifiée dans l’annonce, alors n’allez pas chercher midi à quatorze heures. Retournez votre CV et votre lettre de motivation en français si la langue imposée est le français, ou en anglais si c’est en anglais.

Par contre, n’allez pas trop vite en besogne. Relisez plutôt quinze fois qu’une vos documents, afin de débusquer les fautes d’orthographe ou de construction que vous auriez pu faire. Rédigez, corrigez, laissez reposer quelques heures, puis revenez dessus à tête reposée. Idéalement, demandez à une personne de votre entourage — fortiche en orthographe, cela va sans dire ! — de vous aider.

Ou si vous êtes versé dans les logiciels orthographiques, avec ou sans intelligence artificielle, utilisez l’un des nombreux programmes disponibles sur le marché. À titre personnel, je recommande le correcteur Antidote. Un outil très utile pour éviter les répétitions, les fautes de construction et les erreurs d’orthographe. Il peut être utilisé en français comme en anglais.

La langue n’est pas spécifiée dans l’annonce

Si aucune indication n’est spécifiée dans l’annonce, faites attention à trois éléments :

  • la langue dans laquelle l’annonce est rédigée,

  • où se trouvent vos futurs collèges, clients et prestataires,

  • et quel niveau de langue est souhaité dans le profil « idéal » du candidat.

Si l’annonce est rédigée en anglais, que vous travaillerez uniquement auprès d’anglophones et qu’aucune compétence particulière en français n’a été mentionnée, alors envoyez vos CV et lettres de motivation en anglais. A priori, vos compétences en français ne seront pas exploitées.

Si, par contre, l’annonce est rédigée en anglais, mais que vous serez amené à travailler avec des francophones (au Québec ou au Nouveau-Brunswick, par exemple) et qu’un niveau de français intermédiaire ou avancé a été précisé dans l’offre, alors, par principe, montrez-vous proactif. Faites un effort qui ne vous a pas été demandé et, même si le recruteur n’a pas jugé bon de le noter (les recruteurs, aussi, peuvent être étourdis !), envoyez vos CV et lettres de motivation en anglais et en français. (Précisez bien la langue dans le titre de vos pièces jointes.)

Pourquoi ? Car il est possible que, dans la chaîne décisionnaire, se trouve un francophone qui sera touché favorablement par le mal que vous vous êtes donné. En d’autres termes, une aura positive entourera comme par magie votre dossier…

Évidemment, l’inverse est également vrai. Si vous êtes embauché au Québec, mais que le siège social de l’entreprise se trouve en Ontario et que vous serez appelé à vous y rendre régulièrement, envoyez votre dossier en français et en anglais. Même si cela ne vous a pas été demandé. Cet effort supplémentaire vous permettra peut-être de vous distinguer.

Enfin, pour tous les postes fédéraux, prenez pour habitude de postuler en anglais et en français, les deux langues étant requises pour exercer.

Se faire aider

Vous voilà au clair à présent sur la (ou les) langue(s) à utiliser pour candidater. Toutefois, vous ne seriez pas contre un petit coup de pouce, c’est çà ? Ne serait-ce que pour envoyer une traduction qui tienne la route et ne soit pas mal rédigée ?

Si votre niveau d’anglais ou de français ne demande qu’à s’améliorer — dit autrement, il n’est pas folichon —, utilisez un traducteur en ligne comme Google Translate, Linguee ou mon traducteur préféré : Deepl. Une fois la traduction obtenue, passez-la entre les mains expertes de l’un de vos proches parlant bien anglais (ou français le cas échéant). Ou si vous êtes adeptes de logiciels, avec ou sans intelligence artificielle, utilisez également cette possibilité.

Le but du jeu est simple : éviter les traductions littérales qui ne feraient pas sens et seraient, dès lors, du plus mauvais effet. Le logiciel Antidote, par exemple, permet rapidement de repérer les anglicismes ou franglicismes. Une aide précieuse pour donner à ses textes une tournure plus « locale » et moins « plaquée ».

Si, en bout de course, vous doutez encore sur certains mots ou tournures de phrases, 2 options s’offrent à vous :

– regardez ce que fait la concurrence et inspirez-vous de leurs phrasés. Rendez-vous sur LinkedIn si vous ne l’avez pas déjà fait. Repérez des profils semblables aux vôtres, ou à même de postuler pour l’emploi que vous envisagez. Détectez les mots et phrases utilisés. Jouez de la souris pour analyser leur profil en français puis en anglais (bien des candidats ont un profil sous ces deux langues). Puis, notez précieusement le vocabulaire utilisé pour mieux vous empresser de l’employer. Réutilisez également les mots-clés contenus dans l’offre d’emploi. Car en parlant le même jargon qu’un recruteur, il sentira que vous êtes à même de faire des efforts pour vous adapter.

– enfin, si vous êtes intéressé par une offre, mais que vous doutez de la pertinence des traductions français-anglais de vos CV et lettre de motivation, faites appel à un Coach Emploi, situé au Canada de préférence ou ayant une expérience canadienne. (Vérifiez qu’il ou elle a bonne presse, avant de vous engager.) Ces professionnels (que vous trouverez sur LinkedIn la majeure partie du temps) proposent une relecture de votre dossier contre rétribution. Alors, oui, cela représente un coût, assurément. Dans le même temps, si cela vous permet de décrocher un emploi rapidement, sans passer des semaines à chercher et donc à vivre sur vos économies, cela n’en vaut-il pas la peine, franchement ?

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