Les niveaux de salaire au Canada…
Vous progressez dans votre recherche d’emploi au Canada quand, soudain, plusieurs questions vous assaillent :
Les niveaux de salaire sont-ils comparables à ceux que je connais ?
Si un recruteur me demande mes prétentions salariales, je lui réponds quoi ?
Où vais-je pouvoir me renseigner ?
Ces questions ont-elles déjà traversé votre esprit ? Et si je vous aidais à mieux vous repérer ?
Découvrez les niveaux de salaire canadiens
Afin de vous faire une idée des salaires proposés au Canada, consultez en priorité les sites suivants :
Emploi Québec, pour le Québec,
le Guichet-Emplois, pour l’ensemble du Canada,
et d’autres sites encore, comme Glassdoor et Talent.
Ces sites sont tout à la fois des banques d’emploi (on y trouve des annonces) et des centres d’information (sur les métiers, salaires, perspectives d’embauche, CV et entrevues).
Emploi Québec
Sur Emploi Québec (maintenant Québec.ca), allez à la section « S’informer sur les métiers et les professions ». Puis, renseignez votre titre (ou code CNP, la classification nationale des professions) et votre niveau d’études, à la section « Explorer des métiers et des professions ». Vous obtiendrez alors une estimation de salaire, sous deux formes : un taux horaire brut et un salaire annuel brut à temps complet.
Guichet-Emplois
Sur le site du Guichet-Emplois (l’équivalent pour les Français de Pôle Emploi au Canada), rendez-vous aux rubriques suivantes : « Information sur le marché du travail »/« Explorer le marché » ou « Information sur le marché du travail »/« Rapports sur les salaires ». Ces deux rubriques vous offrent des options de recherche légèrement différentes, mais tout aussi intéressantes. Spécifiez une appellation d’emploi ou une ville, puis découvrez les salaires horaires bruts proposés. Trois niveaux sont généralement mentionnés : bas, médian et haut. Ils définissent la fourchette de salaire pour un poste donné.
Un aparté : un salaire médian ne correspond pas à un salaire moyen… Ce sont deux notions mathématiques distinctes. Prenons un exemple très simple, avec un groupe de 3 personnes. Amy gagne 15 $ de l’heure, Berty 24 $ et Charly 39 $. La moyenne est égale à (15 + 24 + 39)/3 = 26 $. La médiane, quant à elle, correspond au point de bascule de la série (quand il y a autant de personnes au-dessus qu’en dessous). Dans notre exemple, la médiane est à 24 $, avec 1 personne en dessous de Berty et 1 personne au-dessus. Comme vous le voyez à présent, médiane et moyenne ne sont pas identiques (24 $ d’un côté contre 26 $ de l’autre). Il arrive qu’elles soient semblables, mais ce n’est pas toujours le cas. Fin de l’aparté.
Maintenant, vous vous demandez peut-être comment passer d’un taux horaire à un salaire brut annuel à temps complet. L’opération est simple :
multipliez le salaire horaire par 40, à savoir le nombre d’heures travaillées en moyenne par semaine au Canada pour un temps complet. Cela vous donnera un taux hebdomadaire.
puis multipliez ce chiffre par 52, le nombre de semaines dans l’année. Vous obtiendrez alors un salaire brut annuel à temps complet.
Reprenons nos exemples précédents :
avec ses 15 $ de l’heure, Amy va gagner 15*40 = 600 $ à la semaine et 600*52 = 31 200 $ à l’année ;
Berty va gagner 960 $ à la semaine et 49 920 $ à l’année ;
et Charly va gagner 1 560 $ à la semaine et 81 120 $ à l’année, le tout en brut, pour un temps complet.
Glassdoor
Si vous souhaitez poursuivre vos recherches, rendez-vous sur le site Glassdoor, à la section salaires, en précisant que vous recherchez des données pour le Canada. Si vous créez un compte, vous pourrez générer des rapports et connaître les fourchettes de salaire par métier, ville, et même pour un employeur donné.
Talent
Un autre site dans la même veine pourrait également vous plaire. Il s’agit de ca.talent.com, à la rubrique « Recherche de salaire ».
D’autres sites existent encore, comme les cabinets d’études Hays et Robert Half. Cela dit, ils s’adressent davantage à des professionnels que des particuliers. Personnellement, en tant qu’ancienne RH ayant fait de la “Rémunération et de l’équité salariale”, je n’arrive pas à m’en passer !
Faites une approximation pour préparer votre négociation
Plutôt que de ne faire confiance qu’à un seul site, en utilisant « leur » salaire comme valeur phare pour votre recherche d’emploi, je vous propose plutôt de faire des prises de référence sur 3 sites distincts et de calculer ensuite un salaire moyen.
Prenons un exemple avec Charly. Sur Guichet Emploi, son salaire annuel est de 81 120 $, mais il est de 83 357 $ chez Talent et de 78 512 $ chez Hays. La moyenne de ces 3 salaires est à 80 996 $. Charly pourrait donc légitimement espérer être rémunéré à 81 000 $, dans une fourchette de rémunération comprise entre 78 et 83 k$ à l’année.
Lors d’une négociation de salaire avec un employeur, montrez que vous avez fait vos recherches, citez éventuellement vos sources, mais restez ouvert et prêt à négocier. Votre parcours professionnel, votre maitrise des langues, votre expérience canadienne (ou son absence), les tensions du marché, le secteur d’activité de votre futur employeur, les coûts de la vie… tous ces facteurs et potentiellement d’autres encore entrent en ligne de compte. Ils sont par nature uniques et spécifiques, alors sachez faire preuve d’agilité.
D’autant que les données de rémunération sont toujours à prendre avec des pincettes. Elles sont souvent datées, de quelques mois à une année, et ne sont que des moyennes ou des médianes, avec certains employés qui ont touché plus et d’autres moins…
Un piège à éviter
Après toutes ces recherches sur les salaires au Canada, c’est bien naturel, vous aurez sans doute envie de comparer votre salaire actuel (dans votre pays de départ) avec le salaire en vigueur au Canada (votre pays d’arrivée). Une petite conversion de l’euro au dollar et, hop, le tour est joué ? Sauf que… Ce n’est pas la meilleure des approches. Et ce pour plusieurs raisons :
Tout salaire s’inscrit dans un contexte socio-économique particulier. Le marché de l’emploi canadien possède ses propres dynamiques et tensions. Elles sont différentes du marché de l’emploi que vous quittez.
Sans expérience professionnelle canadienne, il vous faudra peut-être accepter un poste en deçà de votre niveau d’expertise ou de votre rémunération actuelle. Mon conseil ? Faites preuve d’humilité, acceptez une offre, même inférieure, puis montrez vos compétences, dépassez les attentes de votre manager et, rapidement, montez en grade !
Le salaire brut n’est pas le seul élément à considérer. Ce sont les coûts de la vie sur place et votre « package de rémunération au complet » qui sont à prendre en compte. Ce dernier comprend notamment : un certain nombre de semaines de vacances, la retraite, la complémentaire santé, les journées maladies, les avantages bien-être (massage, salles de sport…), les assurances invalidité et décès, etc. C’est tout cela qu’il faut mettre dans la balance.
À mes yeux, voici le plus important : ne passez pas du temps à comparer ce qui n’est pas comparable (votre pack de rémunération dans votre pays de départ versus celui de votre pays d’arrivée). Concentrez plutôt vos efforts sur votre recherche d’emploi au Canada. Obtenez plusieurs offres sur place et, ensuite, comparez-les afin de choisir la plus adaptée.