La poutine
Vous vous demandez peut-être ce qu’est la poutine… La femme d’un homme politique russe ? Non, pas vraiment. Un des plats traditionnels de la cuisine niçoise ? Peut-être. Une situation compliquée et ardue ? Peut-être encore. Une dame forte et enveloppée ? Vous brûlez. Allez, je passe à table. Aujourd’hui, je vous parle d’un plat emblématique du Québec : la poutine !
Sa composition
Une poutine comprend principalement trois ingrédients : des frites, du fromage en grains et de la sauce brune.
Les frites sont faites à base de pommes de terre et non de patates douces. Le fromage est fabriqué à partir de lait de vache caillé, généralement un cheddar assez jeune, présenté sous la forme de gros grains. Il fait skouik-skouik sous la dent. En anglais, on appelle cela du « cheese curds ». La sauce utilisée est habituellement une sauce brune, à savoir une sauce épaisse et lustrée, composée le plus souvent des ingrédients suivants : un oignon et une gousse d’ail hachés, un peu de beurre, du concentré de bouillon de bœuf ou de poulet et de la farine grillée. En anglais, on appelle cela une « gravy ».
Les trois ingrédients sont ensuite assemblés : les frites tout d’abord, le fromage ensuite et la sauce qui vient napper le tout. On peut manger ce plat avec des couverts, mais surtout avec les doigts. L’un des plaisirs étant, bien sûr, de lécher ses doigts pleins de sauce brune !
Depuis quelques années, la sauce de la poutine se décline un peu à l’infini. Certains font de la poutine italienne et remplacent la sauce brune par une sauce bolognaise. D’autres font des poutines avec des légumes en sauce. Il existe aussi des variantes régionales. Par exemple, la poutine de Gaspésie, préparée avec du poulet et des pois verts, ou la poutine de Montréal, préparée avec de la viande fumée. Bien sûr, il existe aussi des poutines gastronomiques. Avec des recettes aux ingrédients nobles, comme le foie gras, le homard ou encore le bœuf braisé.
À présent que vous êtes en appétit, rassasions votre curiosité… historique.
Son histoire
La poutine a pris naissance au Québec. Étonnamment, deux restaurateurs l’ont servie à peu près au même moment dans leurs établissements. Il s’agit de Fernand Lachance et Jean-Paul Roy. Qui des deux en a eu l’idée le premier ? Mystère !
Quoiqu’il en soit, ce n’est pas un plat ancestral comme on pourrait le penser. Il n’a jamais qu’une soixantaine d’années. Bien des aînés québécois ont grandi sans manger de poutine dans leur jeunesse.
D’ailleurs, ce n’est vraiment qu’à la fin des années 80 que la poutine a pris son essor. Dans ces années-là, deux chaînes de restauration rapide l’ont mise à l’honneur : Burger King et Macdonald. Ces chaînes ont d’abord mis la poutine au menu de leurs restaurants québécois, puis ontariens, et enfin, d’un bout à l’autre du pays.
La poutine est un mets culinaire apprécié par de nombreux Canadiens. Toutefois, elle possède aussi ses détracteurs. Dans les années 2000, la poutine a été montrée du doigt comme un symbole de la malbouffe et a été retirée du menu de plusieurs cantines scolaires, en raison de sa teneur en gras et en sel.
Mon opinion sur la poutine
Peut-être souhaitez-vous savoir si, à titre personnel, j’aime la poutine… À vrai dire, j’ai été contente de goûter à ce plat québécois. C’est un plat réconfortant et je ne suis pas contre une petite poutine de temps à autre. Surtout l’hiver quand il fait froid. Mais je ne suis pas une fan absolue non plus. J’aime chaque ingrédient pris séparément : les frites, la sauce brune et le fromage, mais j’avoue que le côté frite détrempée me gêne un peu. À chacun ses goûts, n’est-ce pas ?
Si vous le souhaitez, n’hésitez pas à écouter l’épisode 4 de mon podcast Bienvenue au Canada ! Je l’ai consacré à ce mets emblématique de la cuisine québécoise !